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T-2449-80
Sealed Air Corporation et Sealed Air of Canada, Ltd. (Demanderesses)
c.
Alros Products Limited (Défenderesse)
Division de première instance, le juge Mahoney— Ottawa, 17 et 18 juin 1980.
Pratique Requête en ordonnance autorisant l'inspection des procédés et des machines employés par la défenderesse pour produire l'article argué de faux, ainsi que des documents qui s'y rapportent La défenderesse n'a ni déposé un mémoire de défense, ni demandé des détails ni contesté la recevabilité de la déclaration Requête rejetée Loi sur les brevets, S.R.C. 1970, c. P-4, art. 59(1)b) Règle 471 de la Cour fédérale.
REQUÊTE. AVOCATS:
J. Guy Potvin pour les demanderesses. I. Goldsmith, c.r. pour la défenderesse.
PROCUREURS:
Scott & Aylen, Ottawa, pour les demanderes- ses.
I. Goldsmith, c.r., Toronto, pour la défende- resse.
Ce qui suit est la version française des motifs de l'ordonnance rendus par
LE JUGE MAHONEY: Dans le cadre d'une action en contrefaçon de brevet, intentée par déclaration en date du 23 mai 1980, les demanderesses con- cluent, par avis de requête déposé le 6 juin et en application de la Règle 471 et de l'alinéa 59(1)b) de la Loi sur les brevets, S.R.C. 1970, c. P-4, à une ordonnance les autorisant à inspecter les pro- cédés et les machines employés par la défenderesse pour produire l'article et le procédé argués de faux, ainsi que les livres et les documents qui s'y rapportent. Elles justifient cette demande de détails par les nécessités de la plaidoirie: La défen- deresse n'a ni déposé un mémoire de défense, ni demandé des détails ni contesté la recevabilité de la déclaration à quelque égard que ce soit.
Les faits de la cause sont identiques à ceux de l'espèce Amfac Foods Inc. c. C. M. McLean
Limited', dans laquelle le juge en chef adjoint s'est prononcé en ces termes la page 72]:
... que la Cour ne doit autoriser l'inspection que si le requérant en établit la nécessité, que les demanderesses n'ont pu faire état d'aucune justification et qu'en fait, il n'y a aucune justification. Dans les documents versés au dossier, les demanderesses n'ont pas établi la nécessité d'une inspection et, dans ses plaidoiries, leur avocat ne pouvait fonder la demande d'inspection que sur la nécessité de déterminer s'il y avait lieu de modifier la déclaration pour préciser les points du litige et pour s'assurer que la meilleure preuve possible sera produite au procès. Or aucune demande n'a été faite en modification des plaidoiries, la déclaration ne fait l'objet d'aucune exception, et aucune demande de détails n'a été faite.
Les demanderesses invoquent encore l'ordon- nance rendue plus récemment par M. le juge Cat- tanach dans Kuhlman Corporation c. P. J. Wall - bank Manufacturing Co. Limited 2 . Dans cette affaire, l'avis de requête tendant à une ordonnance d'inspection a été déposé en même temps que la déclaration, ou un peu plus tard, le même jour. La défenderesse a demandé la radiation de certains paragraphes de la déclaration «pour le motif qu'il n'existe aucune allégation reposant sur des faits importants d'où l'on puisse déduire que» les brevets en cause ont été contrefaits. Cette requête a été instruite en même temps que la requête en inspec tion de la demanderesse, dans les mêmes motifs prononcés par M. le juge Cattanach qui a rejeté la requête en radiation et rendu l'ordonnance d'inspection.
Ce qui distingue l'affaire Kuhlman de l'espèce Amfac et de l'affaire en instance, c'est que, dans la première affaire, la recevabilité de la déclaration a été contestée sur une base pertinente au moment même la requête en inspection fut instruite. En l'espèce, rien ne justifie l'ordonnance sollicitée. La requête est rejetée sans préjudice du droit des demanderesses de la déposer à nouveau, en un état ultérieur de la cause.
ORDONNANCE
La requête fondée par les demanderesses sur la Règle 471 et sur l'alinéa 59(1)b) de la Loi sur les brevets est rejetée avec dépens, sans préjudice de leur droit de la déposer à nouveau en un état ultérieur de la cause.
' Précitée à la page 71. 2 [1981] 1 C.F. 639.
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